FOCAALE - Synthèse comparative de la recherche

25 les mêmes (que pour les lecteurs avérés), les situations rencontrées dans leur vie quotidienne, en particulier ». Les objectifs sont les mêmes que pour les lecteurs avérés, ce sont les paliers pour atteindre ces objectifs qui diffèrent. Les stratégies mobilisées par les apprenants lors de l’apprentissage et le travail sur les représentations, c’est-à-dire donner à voir ces stratégies, permettent de développer des stratégies pouvant être mobilisées face à de nouvelles situations, de nouveaux apprentissages dans la vie quotidienne, en dehors du cadre de la formation. « Des moments de réflexion et de conceptualisation doivent permettre de formaliser ces stratégies et ces processus pour faire accéder à davantage de recul et d’autonomie cognitive. C’est là que les représentations (de l’acte d’apprendre, de l’apprentissage de la langue et de la langue française) s’élargissent et évoluent pour permettre d’accepter ce type d’approche pédagogique » (Mariela de Ferrari, 2008). Les différents types d’approche Véronique Leclercq (citée par Mariela de Ferrari en 2004) décrit trois modèles possibles d’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Ces trois modèles appellent des logiques différentes dans la construction du sens et dans la manière d’appréhender les formes. Ces modèles sont chronologiques : le modèle hiérarchisé (logique linéaire : de la syllabe pour aboutir à la phrase), le modèle global et constructiviste (axé sur la lecture et où l’environnement social joue un rôle prépondérant) et le modèle interactif et stratégique (la lecture pour décoder un texte écrit dans sa globalité, le sujet est au centre du dispositif, importance des stratégies, des représentations, des erreurs et des opérations mentales associées à chaque activité). Ces types d’approches se retrouvent dans les manuels observés35. Du simple au complexe La progression du simple au complexe est une progression linéaire et une démarche ascendante : de la lettre à la syllabe, de la syllabe au mot, du mot à la phrase et de la phrase au texte. Comme le souligne Mariela de Ferrari, « loin des réalités textuelles et discursives de la boîte aux lettres et de la vie des apprenants, ces méthodes consacrent trop de temps aux déchiffrages décontextualisés36. » Or, toujours selon elle (2008), « les pratiques les plus efficaces sont celles qui utilisent les environnements de vie sociale et professionnelle comme source majeure d’observation, de verbalisation et d’apprentissage. C’est là que se développent les stratégies pouvant être mobilisées face à de nouvelles situations et de nouveaux apprentissages en milieu naturel. » Du complexe au complexe Ce modèle, du complexe au complexe, se base sur des activités contextualisées et rattachées à des textes réalistes, contrairement au modèle traditionnel qui se base d’abord sur l’alphabet, les lettres, les syllabes. Le rapport à la complexité est un élément clé : « c’est en le traitant véritablement que l’apprenant disposera des meilleurs atouts pour devenir autonome, car il sera amené plus tard, à être systématiquement confronté à cette complexité » (Mariela de Ferrari, 2004). C’est l’inverse d’une 35 Cf la synthèse comparative de l’état des lieux des ressources disponibles. 36 Mariela de Ferrari, Les points clés à interroger et considérer dans le cadre de l’enseignementapprentissage de l’écrit à l’âge adulte in http://www.lire-et-ecrire.be/IMG/pdf/les_points_cles_en_lecture-ecriture_adultes_1_1_.pdf

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