FOCAALE - Synthèse comparative de la recherche

20 avec du complexe (des textes, du discours). Nous questionnons ensuite les apports de la méthode naturelle et de l’approche actionnelle dans la question de l’apprentissage de l’écrit aux personnes venues en migration. Et nous terminons par rappeler que l’approche didactique ne peut se limiter à une approche méthodologique de l’écrit mais qu’il est fondamental que la formatrice prenne en considération quelque chose de plus global comme le développement de la confiance en soi chez l’individu, ou encore l’interculturalité. Quels sont les grands principes qui guident l’apprentissage des adultes peu ou non scolarisés, à avoir en tête pour proposer une pédagogie adaptée à un public adulte ? L’apprentissage à l’âge adulte est une capacité dont la mise en œuvre dépend de la relation entre un contexte d’apprentissage, les propriétés d’adaptation cérébrale d’un individu donné et ses déterminants socioculturels et historiques. Une approche différente de l’approche scolaire Les questions de méthodologie sont des questions que se posent toutes les formatrices. Par quel bout s’y prend-t-on ? L’oral, l’écrit ? « Peut-on apprendre à lire et à écrire dans une langue que l’on ne parle pas ? Une personne scolarisée peut apprendre à lire et à écrire une langue qu’elle ne parle pas, en utilisant ses compétences à l’écrit acquises dans sa langue maternelle ou dans une langue de scolarisation. C’est notre cas quand nous avons appris à l’école des langues mortes ou une deuxième langue vivante à travers une approche dite « grammaire/ traduction », dans un contexte où nous n’avions ni le besoin, ni le désir, ni la possibilité́ d’entrer en interaction orale avec des locuteurs de cette langue. C’est le cas d’universitaires qui peuvent avoir étudié́ des langues de manière approfondie sans pouvoir les parler ni avoir besoin de le faire. Mais cela ne répond pas à notre question : lorsque l’on est analphabète, lorsque l’on n’a jamais appris à lire et à écrire, peut-on apprendre à lire et à écrire dans une langue que l’on ne parle pas ? Il ne nous semble pas possible d’apprendre à lire et à écrire sans disposer de bases orales dans la langue dans laquelle on apprend à lire et à écrire pour la première fois » (Lire et Ecrire, 2014). L’apprentissage de l’oral par des personnes ne maitrisant pas l’écrit est un domaine de recherche à lui seul, quelques articles portant sur cette question sont cités dans l’état des lieux de la recherche (Alejandra Vergara Lopez, 2011 ; Lire et Ecrire, 2014) et dans celui des ressources. L’acquisition de la lecture est un énorme domaine de recherche, néanmoins dès qu’on parle des adultes, il n’existe quasi rien. Régine Kolinsky le rappelle dernièrement lors du forum Alpha-FLE30 : l’acquisition de la lecture, à l’âge adulte, en langue seconde, n’a quasi pas été traitée dans la recherche – au niveau international – jusqu’à aujourd’hui. Et parmi les manuels destinés à l’apprentissage aux adultes, peu proposent une approche différente de l’approche syllabique ou globale proposée aux enfants. Un des risques avec l’utilisation de ces manuels, c’est que les formatrices infantilisent les 30 Le compte-rendu du Forum Alpha-fle, organisé le 30 et 31 octobre 2018 par Lire et Ecrire et Proforal, à Bruxelles est disponible sur : http://www.lire-et-ecrire.be/Forum-Alpha-et-FLE-points-communs-etdivergences-14553

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