FOCAALE - Synthèse comparative de la recherche

6 migrant(e)s12 » vient remplacer le manque de dispositifs d’accueil proposés par les trois États susmentionnés dans cette recherche. Bien que souvent non professionnel et orienté FLE beaucoup plus qu’Alpha, grâce au tissu associatif, le métier d’enseignant(e) permet de toucher le cœur des primo-arrivants et de leur permettre de voir leur pays d’accueil autrement. Le métier d’accompagnateur/trice Alpha s’apprend et est à réinventer à l’heure actuelle, puisque dans ce métier chaque don (chaque immigrant(e)) a les mêmes chances de se développer. Le métier de formateur/trice Alpha qui accompagne les migrant(e)s dans la construction de sens mise sur leur apprentissage expérimental et expérientiel en vue d’une meilleure cohésion dans la société d’aujourd’hui et de demain. Force est d’encourager les associations de professeur(e)s de français – acteurs/trices des politiques linguistiques en faveur de la langue française et du plurilinguisme – à faire émerger une demande de cours de français et à s’engager comme organisateurs de la formation continue Alpha de leurs membres et celle des enseignants de leur pays. Ainsi la formation Alpha constituera un vecteur de professionnalisation des professeur(e)s de français, une garantie de la qualité de l’enseignement de la langue pour immigrant(e)s et un élément crucial pour le succès d'une politique d’évolution du système migratoire. En l’absence de dispositif clair et coordonné, c’est l’associatif – dans une initiative citoyenne – qui s’assure que la formation des formateurs est en adéquation avec les attentes et les besoins des immigrant(e)s, c’est l’associatif qui soutient les professeur(e)s dans leurs démarches de transformation en leur donnant les moyens de se former et de changer. C’est le tissu associatif qui aide les professeurs de français à améliorer leurs compétences et à actualiser leurs connaissances, à s’adapter aux nouvelles technologies et à acquérir une plus grande autonomie, à intégrer les pédagogies actives en ayant confiance en elles/eux, à participer à la construction d’une identité collective professionnelle, à travailler sur des pratiques réflexives tout en participant à des innovations spécifiques pour public migrant. Si l’associatif et le monde institutionnel font route ensemble et non pas séparément, cette collaboration ne peut être que bénéfique pour la qualité [didactique de l’enseignement, la qualité organisationnelle et la qualité de coordination entre tous les acteurs] offerte aux primo-arrivant(e)s et peut changer leur vie. 4. Place de l’humanisme dans de tels dispositifs En conclusion, dans un cours où on accueille des « naufragés de la vie » échoués dans un cours de français, la réalité n’est plus la même : les histoires de vie, de parcours de migration sont au cœur de la classe et du cheminement individuel de chacun et chacune des migrant(e)s deviennent un miroir réfléchi de l’enseignant(e), de l’entourage et de l’environnement des primo-arrivants. Ce qui est attendu de la population, des organisations institutionnelles et des enseignant(e)s Alpha est « un esprit 12 Actes des journées d’études, Les associations d’enseignants de français et les publics migrants, FIPF, Bruxelles, 6-7 décembre 2017, p. 6.

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