FOCAALE - Synthèse comparative de la recherche

3 Nous pourrons ainsi constater la diversité des personnes migrant(e)s, « par leur âge, par leur parcours, par leur scolarité, par leur plurilinguisme, par leur formation et leur expérience professionnelles, par leur trajectoire et leurs référents culturels, par leur capacité de résilience2 ». Sébastien Langevin3 - dans le dossier Français langue d’accueil (mai-juin 2017) - se pose la question de savoir si la langue française était accueillante. Pour lui, elle accueille depuis toujours des mots « étrangers » pour se nourrir lorsque ceux-ci lui semblent utiles, car aptes à restituer au plus juste une réalité « étrange ». « Pour un migrant, par exemple un réfugié chassé de son pays par un conflit armé, le premier sésame d’une existence loin de chez lui passe forcément par l’apprentissage plus ou moins approfondi de la langue de l’endroit où il s’installe, contraint ou forcé ». Or, cet apprentissage est-il le plus adéquat et le plus efficace pour mieux s’intégrer dans la société d’accueil ? Les enseignant(e)s de langue française (souvent de FLE ou de FLM français langue maternelle) qui assurent cet apprentissage sont-ils/elles formé(e)s à cette nouvelle réalité que ce soit en formation initiale ou en formation continue ? Malgré toutes ces questions et difficultés auxquelles l’auteure du rapport FOCAALE tente de répondre, nous verrons brièvement la puissance de la compétence scripturale dans l’intégration des migrant(e)s dans la société d’accueil (1), la différence entre formations continues adressées aux enseignant(e)s de FLE et celles des enseignant(e)s Alpha, et la nécessité d’une formation qui s’adapte à cette nouvelle réalité (2), le rôle du tissu associatif comme tremplin entre les allophones et le manquement aux rôles des États accueillants (3) et enfin la place de l’humanisme dans tels dispositifs (4). 1. L’intégration des migrant(e)s par la langue écrite Comment évolue une société dans laquelle arrivent des flux importants de population avec parfois des différences de socialisation, de certitudes, de convictions, de règles collectives, de comportements, de vécus et de langue(s) ? Cette réalité est appelée par le CLAE « la commune humanité » car au-delà de la diversité culturelle, l’accent est ainsi mis sur ce qui est commun, ce qui rassemble. L’intégration linguistique et culturelle à travers l’alphabétisation nous semble néanmoins être l’un des éléments clés de cette réussite. Par alphabétisation, il s’agit d’« Aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses connaissances et ses capacités4», quant à la littératie, elle se définit comme un « Ensemble des connaissances en lecture et en écriture permettant à une personne d’être fonctionnelle en société5» et de pouvoir s’épanouir. 2 Actes des journées d’études, Les associations d’enseignants de français et les publics migrants, FIPF, Bruxelles, 6-7 décembre 2017, p. 5. 3 Langevin, S. Le français dans le monde, dossier Français langue d’accueil (mai-juin 2017), introduction. 4 La littératie à l’ère de l’information/Rapport final de l’Enquête internationale sur la littératie des adultes 5 Le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de langue française, tiré du ministère de l’Éducation du Québec, 2005

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