Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

Une certaine idée de l’école 86 Gustave Monod 74 Louis Cros, « Gustave Monod n’est plus », L’Éducation, 9 janvier 1969, p.6 Les associations périscolaires Son rôle d’animation ou de soutien y a été très efficace. Il a participé à la mise en œuvre de structures et d’associations qui ont accompagné l’application de ses réformes et qui s’adressaient à des publics très différents : les parents, les enfants inadaptés, l’éducation populaire, le scoutisme dans cette vieille tradition qui réunit les Protestants, la République et l’École. Il s’agissait d’expliquer les réformes, et de faire en sorte que les lecteurs de ces textes en deviennent les acteurs. Gustave Monod a été à l’origine de la création d’une bibliothèque populaire. Il a été membre de l’« École de la paix », il a présidé l’organisation des « Éclaireurs de France ». Il a fondé l’ « École des parents », il a participé à la mise en place de l’Association nationale des communautés d’enfants (ANCE) qui s’occupe d’enfance handicapée. Il a animé la république d’enfants de Moulin Vieux, il a fait partie du club des Amis de l’Unesco, il a été membre de la Commission nationale provisoire pour l’éducation, la science et la culture (décret du 3 août 1946). En 1949, il fonde, avec Louis Cros, le Comité universitaire d’information pédagogique (CUIP) qui avait pour objectif de recueillir tous les documents et informations concernant l’enseignement et l’éducation des jeunes et des adultes, de les diffuser et de favoriser toutes les activités d’études et de liaison dans le domaine scolaire et postscolaire. Alors qu’il est à la retraite depuis dix ans, il va continuer à encourager les projets d'éducation nouvelle. En 1961, il constitue une association de loi 1901 et fonde le Centre de recherche de pédagogie active (CRPA) qui conduit à la création de l'école nouvelle d'Antony. Il restera président honoraire de cette association jusqu’à son décès en 1968. « […] l’histoire se souviendra que c’est lui- Gustave Monod - qui mit en œuvre la première réforme scolaire où la préoccupation pédagogique commandait et déterminait la forme des institutions. S’il eût été mieux compris et suivi, la France eût peut-être évité la crise universitaire actuelle. » 74 Les combats de Gustave Monod Gustave Monod a été toute sa vie un homme de convictions et de combats. Il s’est engagé dans une réforme profonde de la pédagogie et de la structure de l’enseignement. Quels que soient les postes ou les fonctions qu’il occupe, il se consacre d’un seul et même mouvement à ses missions. Il défend l’idée du doute pour éveiller les consciences, la sensibilité comme prise de conscience individuelle, l’esprit critique pour forger un esprit libre, la connaissance du passé pour mieux appréhender le présent. Gustave Monod saisit d’un coup l’ensemble des enjeux d’une société en mouvement qui devait réformer son enseignement pour éviter l’échec et l’éviction de nombreux talents. Mais au-delà du projet éducatif, et s’adossant à lui, c’est évidemment à la mise en mouvement de la société toute entière qu’il aspire, à « … fonder une société d’hommes libres ».

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