Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

Une certaine idée de l’école 60 Gustave Monod Un résistant de la première heure 45 En 1940, la défaite provoque chez Gustave Monod une réaction immédiate : « On ne peut pas en rester là ! » Sa blessure de guerre, qui le rendait trop aisément reconnaissable lui interdisait de faire de la résistance active ; mais par ses relations de famille, par ses très nombreuses connaissances dans les milieux protestants et universitaires, par l’ascendant qu’il conservait sur ses anciens élèves, il fut en contact avec beaucoup d’acteurs de la résistance et joua souvent le rôle de « plaque tournante ». Gustave Monod était déjà engagé depuis longtemps dans les combats contre l’oppression, il avait été l’un des membres actifs du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes aux côtés du professeur Paul Rivet en 1934. Insoumis par construction intellectuelle à tout asservissement de quelque sorte qu’il fût, fidèle à la longue tradition de ceux qui refusent qu’on leur impose une vérité révélée, il résista parce qu’ainsi que l’avait écrit Charles Péguy « …la liberté est un système de courage ». Dès 1940, Gustave Monod entre en résistance et devient membre d’un groupe connu sous le nom de « réseau du Musée de l'Homme ». Il est ainsi amené à participer aux réunions qui se tenaient entre médecins dont le recteur Roussy et dans lesquelles Paul Rivet apportait et distribuait des tracts du « Musée de l’Homme », dans des conditions dangereuses par leur imprudence (dès août - septembre1940). Dans le même temps, Gustave Monod avait pris l’initiative de réunir chez lui des amis, des anciens membres du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, venant pour la plupart de la « mouvance » pacifiste. Le groupe était composé de Jean Guéhenno, Marcel Bataillon, Louis François. Il avait pris le surnom de « La Belote », surnom de la famille Monod. Les amis se réunissaient souvent dans un café du boulevard Saint-Michel. Dès l’hiver 1941, il participe à un autre groupe de résistants constitué d’anciens camarades de l’École normale comme Maurice MerleauPonty, de Louis François, etc. Ce groupe était organisé en cellules rigoureusement fermées dont les objectifs étaient les suivants : se communiquer les renseignements obtenus par chacun et les filtrer très soigneusement ; propager chacun de son côté les renseignements ainsi sélectionnés ; distribuer des tracts et préparer la constitution future de la France. 45 Ces informations sont reprises d’un document d’archive : Comité d’histoire de la seconde guerre mondiale, témoignages de résistants, dont celui de Gustave Monod, recueilli par H. Michel en janvier 1947 (Archives nationales, AJ / 72 / 58 / XIII / pièce 11) Imprimerie typographique du journal « Défense de la France » Journal d’un des premiers groupes de Résistance, le réseau du Musée de l’Homme

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