Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

Une certaine idée de l’école Gustave Monod 49 35 Rapport de Gustave Monod sur la réunion des proviseurs et directeurs des lycées parisiens à la Sorbonne le 4 novembre 1940 (Archives nationales, AJ / 72 / 251). Reproduit dans l’ouvrage de Claude Singer, Vichy, l’université et les juifs, Paris, Société d’édition les Belles Lettres, 1992, pp. 373-374 Extrait du rapport de Gustave Monod, le 5 novembre 1940 « Je dois d’ailleurs vous rendre compte, Monsieur le Recteur, de l’atmosphère d’émotion grave et douloureuse dans laquelle s’est déroulé cet entretien. Manifestement les mesures que la loi récente impose à nos Chefs d’Etablissements, non seulement sont contraires à leurs habitudes, mais elles blessent leurs consciences d’administrateurs aussi soucieuses de l’intérêt de leurs élèves que de celui des professeurs qu’ils ont à diriger. Le nombre des fonctionnaires juifs « de notoriété publique » doit être dans les lycées parisiens d’environ 80 sur près de 3 000, soit moins de 3%. Dans l’hypothèse où il y aurait un enseignement juif particulièrement dangereux, comment admettre que s’exerçant dans de pareilles proportions son influence ne soit pas largement neutralisée ? Mais il est évident qu’il ne s’agit pas ici de nombre. L’émotion que j’ai sentie - et dont certains m’ont dit qu’elle traduisait celle du corps enseignant tout entier - venait de plus loin. Ce qui est aujourd’hui mis en question, c’est le libéralisme universitaire, c’est toute une conception de l’honneur intellectuel qui a été puisée par nous tous au plus profond des traditions françaises, humanistes et chrétiennes, - et qu’il paraît impossible à un universitaire de renier. Je dois à la vérité de dire, Monsieur le Recteur, que je n’ai pas été un bon avocat de la cause administrative, et que bien loin de pouvoir la défendre, j’ai été obligé de m’associer sinon en paroles, du moins dans le secret de ma pensée à toutes les réserves formulées. Mon loyalisme de fonctionnaire m’oblige à vous apporter ce témoignage que je vous serais reconnaissant de transmettre à M. le Ministre. » 35 Tract d’étudiant suite à la manifestation du 11 novembre 1940 La cour de la Sorbonne, fin 1940 Une du journal « L’ŒUVRE » annonçant la fermeture des Facultés, 1940

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