Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

Une certaine idée de l’école 48 Gustave Monod Le 21 octobre 1940, Georges Ripert adresse aux recteurs et aux inspecteurs d’académie une circulaire dans laquelle il détaille les modalités qu’il convient de suivre afin de dresser les listes des « membres du corps enseignants » qui sont juifs, en précisant qu’il s’agit « … des fonctionnaires, hommes et femmes, qui de notoriété publique ou à votre connaissance personnelle, doivent être, aux termes de l’article 1er [de la loi du 3 octobre 1940], regardés comme juifs ». La définition qu’il donne des « membres du corps enseignant » est très large puisqu’il entend : les professeurs, les préparateurs, les surveillants, les censeurs, les chefs d’établissements, les inspecteurs et plus généralement toutes les personnes en contact avec les élèves. Directeur de l’Académie de Paris, Gustave Monod reçoit, du ministère en partie replié à Vichy, une instruction enjoignant le rectorat d’avoir à fournir la liste des professeurs juifs. Il convoque, à la demande du ministre, Georges Ripert, une réunion des chefs d’établissements scolaires parisiens. Si le rapport qu’il rédige fait part de sa très grande réticence vis-à-vis de ces mesures sur le strict plan administratif - Gustave Monod revient sur la mention de « notoriété publique » utilisée dans la circulaire de Ripert et propose qu’elle soit remplacée par une déclaration individuelle mentionnant les origines juives - il contient surtout un passage à proprement parler inacceptable par les autorités de l’époque, parce qu’il remet en cause le fondement même de leur politique à l’endroit des Juifs. « Ce rapport fut adressé au recteur Roussy [recteur de l’Académie de Paris] qui en communiqua la teneur à Vichy. » 34 34 Témoignage du fils de Gustave Monod, Jean-Pierre, lettre du 14 janvier 2008 Le statut des juifs à la Une du journal « LE FIGARO », 19 octobre 1940 Extrait du Journal officiel du 18 octobre 1940

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