Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

Anatole de Monzie (1876-1947) Après avoir fait des études de lettres puis de droit, il devient avocat. Très tôt attiré par la politique, il entame, dès 1902, en tant que chef de cabinet du ministre de l'Instruction publique une longue carrière politique et administrative. Il fait du Lot son fief politique. Élu à vingt-huit ans, conseiller général de Castelnau-Montratier, il est député en 1909 à Cahors, adhérent à un petit groupe républicain-socialiste. De 1919 à 1929, il est sénateur du Lot, puis à nouveau député et enfin maire de Cahors. Dix-huit fois ministre, il totalise près de six ans de présence au gouvernement (marine marchande, finances, justice, travaux publics...). À deux reprises, il est nommé à l’éducation, ministre de l’Instruction publique en 1925 et, de 1932 à 1934, ministre de l’Éducation nationale. Son bref passage au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, en 1925, est marqué par la publication de célèbres Instructions sur l'enseignement de la philosophie, le 2 septembre 1925, qui affichent l'ambition d'un enseignement de la philosophie propre à former le citoyen. En 1933, Anatole de Monzie, ministre de l'Éducation nationale, appelle Marcel Abraham comme chef du bureau politique de son cabinet. Il est le premier à prendre ce titre, substitué à celui de ministère de l’Instruction publique. Il avait rendu visite à Gustave Monod avant qu’il ne quitte Marseille, et avait été frappé de ses éminentes qualités. Il y a de bonnes raisons de penser que cette visite ne fut pas étrangère au changement d’appellation du ministère et à sa signification. Dès sa prise de fonction, en 1932, en tant que ministre de l'Éducation nationale, il expliqua ainsi que ce changement d'appellation devait marquer la volonté du gouvernement d'aller vers davantage d'égalité scolaire et, par suite, davantage de gratuité. Dans cette optique, il généralisa, dès 1932, la gratuité de l'enseignement secondaire destiné aux filles. En 1933, il créa le Conseil supérieur de la recherche scientifique et la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement secondaire. Jean Zay (1904-1944) Après des études de droit, il devient avocat en 1928. Inscrit au Parti radical, il est membre de la Ligue des Droits de l'Homme et responsable de la Ligue de l'enseignement. En 1932, à 28 ans, il est élu député du Loiret. Le 4 juin 1936, il est membre du gouvernement du Front populaire comme ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts. Il occupe cette fonction jusqu’en 1939. Jean Zay prépare un projet de réforme éducative, adopté le 2 mars 1937 en conseil des ministres mais qui n’a jamais été voté du fait de la guerre. Ce projet visait à démocratiser l'enseignement en unifiant l'enseignement primaire et en harmonisant le secondaire, mais aussi à améliorer la formation des enseignants. Il réorganise le ministère et prend plusieurs mesures importantes : la scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans, la limitation des classes à 35 élèves, la généralisation des activités dirigées, des classes d’orientation… Jean Zay a tenté de créer une École nationale de l’administration mais il s’est heurté à de nombreuses oppositions. Il a cherché à développer la recherche scientifique et a préparé, en octobre 1939, la création du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). La même année, il donne sa démission pour rallier son poste dans l’armée française. En juin 1940, il part rejoindre le gouvernement en Afrique du nord. Traduit en justice par le gouvernement de Vichy pour désertion en présence de l’ennemi, il est condamné, le 4 octobre 1940, par le tribunal militaire à la déportation à vie et à la dégradation militaire. De sa prison de Riom, il continue à travailler pendant sa captivité, préparant les réformes qu'il pense pouvoir mettre en œuvre après la Libération. Sous prétexte d'un transfert à la prison de Melun, il est assassiné, le 20 juin 1944, dans un bois à Molles, dans l’Allier, par des miliciens de Joseph Darnand. Son corps est retrouvé en 1945. Il est réhabilité à titre posthume et cité à l’Ordre de la Nation. Une certaine idée de l’école Gustave Monod 31

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