Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

14 Louis François (sld), « Gustave Monod par ceux qui l’ont connu », hommage collectif rendu par René Capitant, Claire Roby, Louis Cros, Suzanne Brunet, Edmée Hatinguais, la radio-télévision scolaire, Cahiers pédagogiques, n°80, février 1969, CRAP, p. 2 Louis François (1904-2002) Agrégé d’histoire-géographie, ami intime de Gustave Monod, il pratique la pédagogie active dès les années 30. En mai 1940, le capitaine de réserve François devient officier d’état major aux côtés du colonel puis général de Gaulle qui commande, alors, la 4e division cuirassée de réserve lors de la bataille de France. Résistant, dénoncé en 1942, il est déporté à Sachsenhausen puis à Neuengamme. Il rentre en France en 1945. Nommé Inspecteur général, il décide, à la Libération, de se consacrer à la reconstruction de l’éducation nationale. Il fait avancer des dossiers essentiels : les méthodes actives, les classes nouvelles, l’instruction civique… Il devient le premier secrétaire général de la Commission nationale pour l'Unesco. En 1949, à Sèvres, dans une réunion de chefs d'établissement, le directeur général de l'Unesco, Torres Bodet lui propose la création de clubs d'amis de l'Unesco dont il devint le fondateur. En 1950, grâce à sa double autorité d'Inspecteur général et de secrétaire général de la Commission française pour l'Unesco, quarante-cinq clubs étaient créés. Il tenait à l'appellation d'origine « Clubs d'études et de relations internationales » : « études » c'est-à-dire la connaissance, l'information du présent pour former un citoyen ayant le devoir et la capacité de participer de façon active à la vie politique, économique, sociale et culturelle de la cité, de la nation et du monde. Comme Gustave Monod ou Jean Ghéhenno, il rêva d’éducation populaire, d’espaces européens, de jeunes responsabilisés. Il associait étroitement un civisme profondément républicain à la dimension internationale, nourrie des idéaux de l'Unesco de justice et de paix. Il fut un initiateur comme en témoigne le nombre d'associations dont il fut le président : les Éclaireurs de France, l'Association nationale des communautés éducatives, les bourses Zellidja, le concours de la Résistance. Il abandonna la présidence active de la Fédération française des Clubs de l’Unesco en 1979. Son engagement n'en faiblit pas pour autant, jusqu'au bout il est resté à l'affût du monde, prêt à s'enflammer, prêt à s'indigner, prêt à servir. Témoignage de Louis François 14 « J’ai connuGustaveMonod lorsque je suis arrivé à Marseille comme jeune professeur d’histoire et de géographie. (…) Deux huguenots qui vont vite devenir des amis fraternels, car ils vont mener ensemble des combats successifs pour la “réforme” contre toute une série d’orthodoxies. (…) Ce fut, dès 1929, le combat pour la SDN et pour la paix. Avec des moyens importants, en grande partie fournis par Gustave Monod lui-même, nous fondions une École de la Paix à laquelle bientôt s’inscrivaient les lycéens, les étudiants, les Marseillais de toutes sortes. Nous avions loué un local en plein centre de la ville qui comprenait bibliothèque, salle de lecture et salle de débats techniques. Nous organisions à l’Opéra, avec les grands ténors de la politique d’alors (de Jouvenel, Monzie, Déat, Siegfried, etc.), des conférences publiques qui avaient lieu dans un ordre parfait, car nous obtenions la neutralité des trublions d’Action française par l’entremise de nos élèves qui en étaient membres. C’est ainsi qu’Anatole de Monzie découvrit Gustave Monod et le choisit comme directeur de cabinet. » Une certaine idée de l’école Gustave Monod 27

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