Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

Une certaine idée de l’école 67 Jean-Pierre Rioux (sld), Deux cents ans d’Inspection générale, 1802-2002, Paris, Fayard, 2002, pp. 271-272 80 Gustave Monod Le fondateur du Centre international d’études pédagogiques : le CIEP Quand Gustave Monod, au lendemain de la Libération, enclenche la réforme de l’éducation, sur les bases de l’avant-guerre et des travaux du Front populaire, quand il met en œuvre l’expérience des classes nouvelles, il réalise un rêve ancien conçu avec ses compagnons de tranchées, élaboré avec Jean Zay sous le Front populaire, affirmé pendant la Résistance et défini à la Libération : celui d’une rénovation profonde et radicale. Pour la mener à bien et la diffuser sur l’ensemble du territoire, il a besoin d’un lieu qui soit un centre de rencontres et d’échanges, qui permette de fédérer les enseignants et de leur faire partager une même conception de la pédagogie dans un cadre d’emblée ouvert sur les expériences étrangères et les contacts avec les autres systèmes éducatifs. Il ne conçoit la réforme de l’enseignement que dans, par et grâce à la comparaison des systèmes entre eux. Il choisit Sèvres et crée le Centre international d’études pédagogiques. Dès le départ, il donne à ce projet une dimension internationale : « Ce centre sera chargé d’organiser des échanges universitaires au cours desquels les professeurs étrangers seront initiés aux méthodes françaises d’éducation, et les professeurs français instruits des expériences étrangères. » Il confère à l’établissement un rôle singulier dans le paysage de la République, sur le sol français et à l’étranger. Il est également très sensible au fait de créer des dynamiques et une continuité entre les acteurs administratifs et pédagogiques. Le Centre international d’études pédagogiques (CIEP) accueille les professeurs investis dans les classes nouvelles, des éducateurs, des psychologues mais aussi des Inspecteurs généraux de l’Instruction publique qui en feront leur « deuxième maison », des représentants de l’administration centrale du ministère. Il illustre ainsi l’idée de continuité et de mission au sein du service public à laquelle Gustave Monod est très attaché. Il dépasse, ainsi, la summa divisio entre la chaîne pédagogique et la chaîne administrative qui façonne le système d’éducation français depuis le XIXe siècle. Le CIEP accueille également les réunions de l’Unesco. En 1949, à l’initiative de Gustave Monod, le directeur général de l’Unesco, le Mexicain Torres Bodet, s’adresse à une assemblée de chefs d’établissements et d’inspecteurs et suggère « la création de clubs d’amis de l’Unesco pour faire pénétrer plus largement les idéaux de l’organisation et éveiller les jeunes à la nécessité d’œuvrer pour un monde de paix et de solidarité ». 67 Gustave Monod au CIEP, janvier 1952 Gustave Monod en Grande bibliothèque, CIEP, 1952

RkJQdWJsaXNoZXIy MTQ2OTc0Mw==