Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

49 Ludivine Bantigny « De la modernité dans le lycée des années 50 » in Pierre Caspard, Jean-Noël Luc et Philippe Savoie (sld), Lycées, lycéens, lycéennes. Deux siècles d’histoire, Lyon, INRP, 2005, p. 270 50 Louis Cros (dir.), Un pionnier en éducation : Gustave Monod - les classes nouvelles de la Libération, hommage collectif rendu par Georges Canguilhem, Jean Delannoy, Jean Ferrez, Louis François [etc], Comité universitaire d’information pédagogique, Paris, CUIP-CEMEA, 1981, p. 42 51 Gustave Monod, « Le régime de l’Enseignement par M. Monod », École nationale d’administration - Stage en France des fonctionnaires des puissances signataires du traité de Bruxelles, Conférence du 24 octobre 1950, archives du CIEP 3. Gustave Monod, un homme de « la pluralité des mondes » Une certaine idée de l’école 72 Gustave Monod Le père des « classes nouvelles », des conseils intérieurs, de la réforme du recrutement des maîtres Placé dans une position hors cadre, Gustave Monod est nommé par René Capitant - ministre de l’Éducation nationale du Gouvernement provisoire -, directeur de l'enseignement du second degré, le 1er janvier 1945, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite le 1er octobre 1951. A la Libération, les « lycées pilotes » voient le jour et servent de modèles aux quelque sept cents classes expérimentales 49 que Gustave Monod met en place, dès le 2 juillet 1945 : ce sont les « classes nouvelles » destinées à rénover les méthodes pédagogiques. Ces « classes nouvelles » constituent une des premières réformes de l’enseignement à laquelle le nom de Gustave Monod reste attaché. Elles s’inscrivent autant dans la continuité de l’avant-guerre et des réformes dont le conflit n’a pas permis qu’elles soient appliquées, qu’en référence aux travaux de la Résistance, et dans l’esprit de la Libération. Décret du 1er octobre 1945 La naissance des classes nouvelles « Un lundi matin de la fin du mois de mai 1945, il annonça sur un ton à la fois grave et joyeux : nous avons travaillé avec Paul Langevin durant la journée d’hier. Nous ouvrirons des classes nouvelles en octobre prochain. Une première circulaire concernant ces classes nouvelles était signée le 3 juillet, après une note du 2 juillet. » 50 Les classes nouvelles « Ces classes sont une institution d’enseignement du second degré, institution demandée par la Commission de l’Enseignement, dite Commission Langevin. En effet, une des difficultés majeures dès l’entrée dans l’Enseignement du second degré, c’est l’affectation d’un élève de 11 ans dans telle ou telle branche. À 11 ans, l’enfant entre au lycée. Où va-t-on l’inscrire ? Va-t-il faire du latin, du moderne, du technique ? La plupart du temps, en France, il y avait et il y a parfois encore le désir très précis des familles de faire, de l’enfant, un futur polytechnicien, un futur médecin, etc. Alors, on le met au lycée, il va entrer en sixième classique, la famille voudrait beaucoup qu’il fasse du latin, même si ses aptitudes sont contraires à cet enseignement. Mais les classes de 6e sont remplies, il se peut que cet enfant fasse du moderne ; il montera dans le moderne comme on monte dans un autobus : certes la ligne 83 ou 84 ne va pas aux mêmes endroits mais, enfin on est monté dans l’autobus… » 51 Vu l’ordonnance du 3 juin 1943 portant institution du Comité français de la Libération nationale, ensemble les ordonnances des 3 juin et 4 septembre 1944 ; Vu le décret du 13 août 1945 fixant le nombre des emplois de chaque catégorie au Ministère de l’Éducation nationale ; Vu le décret du 18 août 1945 portant organisation de la direction générale de l’Enseignement ; Art 1 : M. Monod (Gustave, Adolphe), Inspecteur général honoraire de l’Instruction Publique est nommé directeur de l’Enseignement du second degré à compter du 1er janvier 1945. C. DE GAULLE Par le Gouvernement provisoire de la République française, le Ministre de l’Éducation nationale, René CAPITANT

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