Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

Une certaine idée de l’école 44 Gustave Monod 32 Témoignage du fils de Gustave Monod, Jean-Pierre, lettre du 14 janvier 2008 33 Jean-Pierre Rioux (sld), Deux cents ans d’Inspection générale, 1802-2002, Paris, Fayard, 2002, pp. 253-254 2. Gustave Monod, un serviteur de l’État Un haut fonctionnaire engagé En dépit des changements politiques et de l’épuration annoncée à l’automne 1940, sur le plan administratif, le ministère de l’Éducation nationale connaît une grande stabilité dans les premiers mois du régime de Vichy. En 1940, Gustave Monod, inspecteur de l’Académie de Paris, nommé par Jean Zay, est toujours chargé de mission auprès du recteur de l’Académie de Paris et du directeur de l’enseignement secondaire pour les questions concernant l’organisation de l’enseignement du second degré. Il a rang et prérogatives d’Inspecteur général. Il est, à ce titre, le véritable supérieur hiérarchique, sous l’autorité du recteur, de l’ensemble de l’enseignement scolaire et secondaire dans l’académie, aussi bien dans le domaine budgétaire que sur le plan pédagogique et de la gestion des personnels, dans une académie équivalente, à l’époque, des trois académies de Paris, Créteil et Versailles aujourd’hui. Un des fils de Gustave Monod, Jean-Pierre, témoigne : « La famille est rentrée à Paris en octobre 1940. Logée provisoirement avenue Médicis, elle s’installe rapidement au 14 avenue de l’Observatoire où mes parents vécurent jusqu’à la mort de mon père, le 25 décembre 1968. » 32 Face aux mesures que va mettre en œuvre le gouvernement de Vichy et au sein du haut personnel administratif, on n’enregistre pas de manifestations ouvertes d’opposition, exception faite du départ volontaire de Gustave Monod. Comme l’atteste Jean-Pierre Rioux : « Du côté du front du refus, Gustave Monod offre l’exemple le plus éclatant en tant que chargé de mission auprès du recteur de l’Académie de Paris et du directeur de l’enseignement secondaire. Il s’illustre donc, au mépris de sa carrière, dans l’opposition aux lois de Vichy. » 33 En tant que haut fonctionnaire, chargé de mettre en œuvre la loi du 3 octobre 1940 concernant le « statut des Juifs » au sein du département ministériel en charge de l’Instruction publique, Gustave Monod refuse en effet d’appliquer les mesures anti-juives imposées par le gouvernement de Vichy. Circulaire du secrétariat d'État à l'Instruction publique et à la jeunesse relative à l'application du statut des Juifs, signée Georges Ripert - 21 octobre 1940. >

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