Gustave Monod - Une nouvelle idée de l'école

Une certaine idée de l’école Gustave Monod 37 25 Louis Cros (sld), Un pionnier en éducation : Gustave Monod - les classes nouvelles de la Libération, hommage collectif rendu par Georges Canguilhem, Jean Delannoy, Jean Ferrez, Louis François [etc], Comité universitaire d’information pédagogique, Paris, CUIP-CEMEA, 1981, p. 20 Louis Cros (1908-2000) Étudiant à la Faculté des sciences de Montpellier, il entame une carrière de professeur de sciences physiques au lycée de Niort puis au lycée Thiers à Marseille (1930-1932), où il fait la connaissance de Gustave Monod. Diplômé de l’Institut des sciences politiques, il est affecté, dès 1932, à la direction de l’enseignement secondaire, puis occupe différents postes à l’administration centrale. En 1938, il devient membre du cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Jean Zay. Mobilisé en 1939, démobilisé en 1940, il reprend ses fonctions de sous-chef de bureau à la direction de l’enseignement du second degré. Chef de bureau en 1944, il est alors le principal collaborateur de Gustave Monod, nommé directeur de l’enseignement du second degré et créateur des « classes nouvelles » des lycées. Il fonde, à sa demande, la revue hebdomadaire L’Éducation nationale dont il assume l’entière responsabilité jusqu’en 1970. Pour assurer l’édition du journal, il crée le Comité universitaire d’information pédagogique (CUIP). En 1949, il est nommé directeur du Musée Pédagogique. Il transforme l’établissement en Institut Pédagogique National (IPN), futur INRP. De 1956 à 1958, il dirige le cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports et rédige un projet de loi portant réforme de l’enseignement. En 1959, il est appelé à la direction de l’administration générale du ministère de l’Éducation nationale. Un an plus tard, il publie un livre-phare L’Explosion scolaire annonçant les évènements de Mai 68 et la transformation du système éducatif français. En 1964, Louis Cros est nommé Inspecteur général de l’Instruction publique. La même année, il accepte la présidence des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA), qu’il assumera pendant vingt ans, ainsi que celle du Comité de liaison pour l’Éducation nouvelle (CLEN). En 1976, il se consacre entièrement aux activités du Comité universitaire d’information pédagogique. Il disparaît le 3 janvier 2000. Témoignage de Louis Cros « C’est dès avant guerre – j’en puis porter témoignage – que Gustave Monod avait eu cette prescience de l’avenir en constatant, sur un graphique qu’il m’avait demandé d’établir, que le nombre d’entrées en sixième augmentait, alors que la natalité était décroissante. On était dans les années 1936, et les événements avaient commencé à faire apparaître certains effets sociaux du progrès technique. Il vit alors que les chiffres concrétisaient un événement d’une portée et d’une signification considérables : rien de moins – par l’effet des nouvelles conditions de vie et de travail – que le début d’une ascension globale, vers des enseignements de culture, d’une masse populaire pour qui jusqu’ici l’enseignement primaire avait paru la seule scolarité concevable. Il s’en ouvrit à Albert Châtelet, alors directeur du second degré, à son ami Marcel Abraham, directeur de cabinet, rue de Grenelle, et à Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale. À quelque temps de là celuici, dans un discours public, soulignait que le développement du secondaire n’avait rien d’accidentel, ni de regrettable. « C’était, dit-il, un fait de civilisation, d’importance majeure. » 25

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