FOCAALE - Synthèse comparative de la recherche

13 Alphabétisation versus Français langue étrangère Les termes Alpha et FLE correspondent à des histoires différentes et à des différences de formations de formatrices : « le terme de Français Langue Etrangère (FLE) désigne une discipline universitaire et un ensemble d’outils méthodologiques pour enseigner le français à des personnes allophones. L’alphabétisation renvoie quant à elle au mouvement d’éducation populaire […]. Et de ce fait, on peut avancer que le FLE a été pensé à son origine par et pour des publics universitaires quand l’alphabétisation est indissociable de ses origines dans le monde associatif et militant : si elle propose des approches méthodologiques, c’est généralement dans une visée plus large d’éducation populaire émancipatrice » (Szajman, 2018). Le FLE s’est élaboré dans des cadres formels influencés par les modèles scolaires. On remarque un glissement de sens, de la formation des formateurs vers les personnes formées, « Dans la formation linguistique à visée d’insertion, les publics sont nommés sous les termes d’« Alpha » ou de « FLE » en fonction de leur scolarisation ou de leur absence de scolarisation. Le signe FLE n’évoque plus une discipline ou un outillage méthodologique, il devient un moyen de distinguer ceux qui ont été scolarisés de ceux qui ne l’ont pas été. » (Mariela de Ferrari, 2008). En 2018, deux journées, organisées par Lire et Ecrire et Proforal, ont été consacrées à la distinction Alpha-FLE et plus spécifiquement aux points communs et aux divergences. Les comptes rendus de ces journées sont disponibles sur http://www.lire-et-ecrire.be/Forum-Alpha-et-FLE-points-communs-etdivergences-14553. Ces deux processus éducatifs sont proposés à des publics qu’il est difficile de catégoriser, entre lesquels il n’existe pas de frontières hermétiques. Dès lors, la dichotomie Alpha-FLE est-elle encore pertinente pour les pédagogues ? Plutôt que de distinguer Alpha-FLE, il est plus adéquat de parler de « littératie », un terme plus global, à savoir la capacité de comprendre, d’évaluer, d’utiliser et de s’engager dans des textes écrits pour participer à la société, pour accomplir ses objectifs et pour développer ses connaissances et son potentiel22. Tabbal-Amella (2014) intitule d’ailleurs une de ses contributions, liée à sa recherche doctorale, De l’alphabétisation à la littératie : les ingrédients de l’entrée dans l’écrit chez des adultes non scolarisés. 22 Définition proposée par l’OCDE.

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