Les valeurs dans l’éducation - parution du n°87 de la Revue internationale d’éducation de Sèvres
Communiqué de presse - septembre 2021
Même si la plupart des spécialistes prônent depuis quelques années une approche pragmatique de l’école, qui s’attache avant tout à mesurer l’efficacité des dispositifs, la question des finalités de l’éducation n’est pourtant pas éteinte. Dans de nombreux pays s’exprime la demande de défendre, voire d’enseigner, des valeurs.
Ce 87e dossier de la Revue internationale d’éducation de Sèvres s’intéresse ainsi aux valeurs dont l’école se réclame et qu’elle dit vouloir transmettre, mais aussi à celles qu’elle enseigne ou met effectivement en œuvre, consciemment ou inconsciemment.
Les études proposées proviennent de régions et de traditions culturelles diverses : Afrique (Afrique du Sud et Maroc), Amérique (Bolivie et Californie), Asie (Bhoutan, Chine et Vietnam), Europe (Finlande, France et Hongrie).
À tous les auteurs, il a été demandé d’analyser les valeurs officiellement prescrites, mais aussi les débats sur les finalités éducatives ainsi que les valeurs effectivement soutenues par les écoles. Observe-t-on des évolutions ? Y a-t-il convergence ou différenciation des valeurs selon les écoles ? Le projet vise-t-il à « faire communauté », « faire société », « faire système » ou « faire humanité » ?
Parmi les constats, on note, dans plusieurs pays, des tentatives de restauration d’un ordre ancien ou d’hybridation des valeurs déposées par strates dans les sociétés au fil de leur histoire. Ces tentatives n’empêchent pas une application différenciée des prescriptions dans les écoles. Il en résulte une fragmentation des systèmes scolaires.
Faut-il dès lors renoncer à l’idée que l’ensemble des écoles d’un système scolaire contribue à transmettre un socle de valeurs communes évitant les excès de l’individualisme et l’emprise du seul esprit de compétition ?
Pas nécessairement, relèvent les coordinateurs, à condition d’accepter l’idée que les valeurs ne relèvent pas d’une imposition dogmatique, mais constituent plutôt l’horizon d’un dialogue à poursuivre, dans chaque pays mais aussi sur le plan international.
Un numéro coordonné par Alain Boissinot, inspecteur général (h) de l’éducation nationale, ancien recteur, et Bernard Delvaux, chercheur à l’Université catholique de Louvain