Mayotte : l’expertise en langue française au service de la réinsertion sociale et professionnelle
Afin de favoriser la réinsertion des jeunes femmes et hommes de 16 à 25 ans éloignés de l’emploi, un dispositif militaire d’insertion socioprofessionnelle est déployé dans les territoires d’outre-mer : le « Service militaire adapté » (SMA), sous la double tutelle du ministère des Outre-mer et du ministère des Armées.
Ce dispositif comprend la mise en place d’actions pour sortir les jeunes de l’illettrisme, notamment à Mayotte, qui souffrait en 2016 d’un taux d’illettrisme de 75 % chez les 16 à 18 ans [1]. À cette fin, le SMA s’est associé depuis plusieurs années avec le ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, pour obtenir le détachement d’enseignants titulaires.
En complément et pour renforcer le dispositif pour l’enseignement des compétences de base en français, dont l’acquisition est nécessaire pour la réinsertion sociale et professionnelle des jeunes Mahorais, un projet spécifique a vu le jour : Réforme du dispositif de perfectionnement linguistique du Service Militaire Adapté (SMA) : de l’ingénierie aux contenus et aux pratiques. Financé par le ministère des Outre-mer, il a été coordonné par une équipe d’experts de France Éducation international, à Sèvres et au centre local du Tampon à La Réunion.
La réponse proposée par FEI s’est déclinée en cinq étapes depuis l’expertise « état des lieux », jusqu’à l’étape finale évaluative « contrôle qualité » tout au long de l’année 2021. Les experts de FEI ont travaillé avec les commanditaires pour l’élaboration de documents cadres, un curriculum et des supports pédagogiques, un plan de formation des enseignants et des volontaires techniques en charge de l’enseignement, ainsi qu’un référentiel de compétences. Pour compléter le dispositif, deux missions de formation de l’équipe pédagogique ont été organisées sur place en septembre et octobre 2021.
Pour le ministère des Outre-mer, ce projet expérimental a vocation à être pilote, observable, modélisant et réplicable. En effet, si la première phase a concerné le territoire de Mayotte, qui souffre du plus fort taux d’illettrisme parmi les sept unités du SMA, des projets similaires pourraient être envisagés par la suite, notamment en Guyane.
[1] https://www.senat.fr/questions/base/2018/qSEQ180304157.html