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La fraude dans l’enseignement supérieur : un enjeu stratégique

Face au développement de « moulins à diplômes » [1] et à la circulation croissante de faux documents académiques, l’authentification des diplômes devient un enjeu essentiel pour le département reconnaissance des diplômes - centre ENIC-NARIC France et pour le réseau ENIC-NARIC. Ce travail est indispensable pour instaurer une culture de l'éthique, de l'intégrité et de la transparence dans l'enseignement supérieur.

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Une coopération accrue au sein du réseau ENIC-NARIC

Afin de renforcer son expertise, le centre ENIC-NARIC France est impliqué dans plusieurs projets européens qui développent des bases de données répertoriant des gabarits de diplômes authentiques, tels que Q-Entry (diplômes de fin d'études secondaires), ScanD (diplômes de l'enseignement supérieur) et FraudS+. Accessibles aux centres ENIC-NARIC, les résultats de ces différents projets sont des outils précieux pour prévenir la circulation de qualifications frauduleuses.

Le projet FraudS+, mené entre 2019 et 2022 dans le cadre du programme Erasmus+, visait à améliorer la base de données FraudSCAN. Cette base de données rassemble des échantillons de fausses qualifications et des qualifications délivrées par des « moulins à diplômes », transmis par les centres ENIC-NARIC partenaires du projet (France, Allemagne, Irlande, Italie, Pays-Bas et Suède). Elle permet aux évaluateurs de comparer des diplômes douteux avec de faux diplômes confirmés, et de se renseigner sur les « moulins à diplômes ».

Une partie de la base de données est dédiée à l’explication des irrégularités détectées, faisant de la plateforme non seulement un référentiel mais aussi un outil didactique, reposant sur le partage d'expertise entre pairs.

 

Sensibiliser les étudiants et impliquer les établissements d’enseignement supérieur

Par le biais d’une enquête, le projet visait également à mesurer le niveau de connaissance des étudiants et candidats potentiels aux établissements d’enseignement sur le sujet de la fraude dans l'éducation. Il s’est avéré que les personnes interrogées connaissaient mal le sujet et avaient été peu confrontées directement à ce phénomène.

Les partenaires ENIC-NARIC ont dès lors un rôle important à jouer pour sensibiliser et conseiller les étudiants, mais aussi pour renforcer l'engagement des établissements d'enseignement supérieur afin de lutter contre ce phénomène. A cet effet, des vidéos et des supports d’information ont été conçus par le centre ENIC-NARIC italien, CIMEA, porteur du projet FraudS+, afin de sensibiliser les étudiants. Ils sont consultables ici.

Le projet FraudS+ a souligné l’importance d’entretenir une culture de la qualité dans l’enseignement, qui passe par l'implication d’autres acteurs (acteurs culturels, professionnels ou associatifs) opérant dans le domaine de l’éducation et qui sont en contact avec les étudiants. Il a permis également de mettre en avant le rôle fondamental des outils numériques tout au long de la scolarité de l’étudiant. En effet, la délivrance de diplômes numériques sécurisés ou encore la digitalisation des procédures d’admission constituent, entre autres, des outils clés pour prévenir la fraude documentaire.

 


[1] Le terme renvoie à des organisations prétendant être des institutions d’enseignement supérieur et qui vendent leurs diplômes. Ce phénomène se distingue de la simple entreprise de contrefaçon, dans la mesure où l'institution existe réellement et produit des diplômes en son nom.