Accueil d'étudiants et chercheurs ukrainiens à la Cité internationale : bilan des actions mises en place en lien avec FEI
Dès le début de la guerre en Ukraine en février dernier, la Cité internationale universitaire de Paris a mis en place des actions concrètes à l’attention des étudiants et chercheurs ukrainiens touchés et affectés par cette situation dramatique, afin de les accueillir et de leur apporter un soutien immédiat et durable.
Dès le début de la guerre en Ukraine en février dernier, la Cité internationale universitaire de Paris a mis en place des actions concrètes à l’attention des étudiants et chercheurs ukrainiens touchés et affectés par cette situation dramatique, afin de les accueillir et de leur apporter un soutien immédiat et durable.
La Cité internationale ne compte pas de maison de l’Ukraine sur son campus. C’est la raison pour laquelle elle a demandé à l’architecte Jean-Michel Wilmotte d’imaginer une Maison virtuelle de l’Ukraine. ll est ressorti de cette collaboration trois dessins architecturaux signés qui mettent en avant l’art et la culture comme réponse au fracas et aux destructions de la guerre ainsi qu’une maquette de la maison. Ces œuvres ont toutes été vendues chez Sotheby’s et ont fait l’objet d’une campagne d’appels aux dons auprès du grand public et des entreprises ainsi que d’une vente en NFT. La Cité internationale a ainsi pu récolter 500 000 euros pour marquer pleinement la solidarité avec la communauté universitaire ukrainienne, et organiser un accueil et un accompagnement de qualité dans une perspective de moyen terme : préserver et reconstruire l’Université ukrainienne. 140 étudiants et chercheurs ukrainiens sont actuellement hébergés dans les 43 maisons que compte le campus.
La Maison de l’Ukraine, hautement symbolique, est ainsi devenue une réalité. Parmi les dispositifs concrets déployés par la Cité internationale, nous pouvons citer : l’aide au logement et au paiement des loyers, un accès gratuit à tous les services disponibles sur le campus (sports, bibliothèque, centre d’art contemporain, espace langues, événements culturels…), un suivi médical et psychologique pour celles et ceux qui en ont besoin, avec des temps d’écoute et d’échange en groupe et en individuel, mais aussi la mise en place de cours renforcés de FLE.
La Cité internationale a en effet décidé d’organiser pour ses résidents des cours intensifs gratuits de FLE pendant l’été pour pallier la fermeture des universités et des organismes proposant cet apprentissage.
Grâce à l’aide de France Éducation international, deux professeures de français, elles-mêmes réfugiées ukrainiennes, ont été engagées en CDD et hébergées gracieusement à la Cité internationale cet été avec leur famille pour une période comprise entre mi-juillet et fin août.
Une cinquantaine de personnes, répartie en quatre groupes et deux niveaux débutant et intermédiaire B1, ont participé à ces cours. Tous les participants ont salué la mise en place de ce dispositif qui leur a permis de poursuivre, efficacement, à raison de 3 heures par jour, leur apprentissage de la langue française sans interruption estivale ; et ainsi de renforcer leurs chances d’intégrer un parcours universitaire à la rentrée 2022 mieux armés.
Selon les professeures, l’objectif de ces ateliers a été atteint et même dépassé dès lors que les apprenants ont, outre l’apprentissage linguistique, bénéficié de clés pour leur insertion dans la société française, tout comme leur insertion académique. Et en parallèle à cela, cette initiative autour de la langue française a été une excellente opportunité pour eux de nouer de nouvelles amitiés et de trouver du soutien, tellement nécessaires à tous ceux touchés par le drame de la guerre.
Les apprenants ont par ailleurs salué l'opportunité de travailler avec des professeures venant de la même culture. Cela leur a facilité les choses pour oser poser des questions ou encore faire répéter, progressant ainsi tant en grammaire qu’en compréhension orale et en production orale/interaction.
Certains l’ont exprimé à travers des témoignages dont voici quelques extraits :
« Merci beaucoup d'avoir organisé les cours de français à la Cité. Vous avez fait un excellent travail pour nous Ukrainiens - vous nous avez soutenus dans les moments difficiles. Maintenant, il sera certainement plus facile pour nous de suivre le cheminement académique. Remerciements particuliers au professeur Olga. Un professeur très fort, qui connaît bien la méthodologie et sait captiver. Et aussi - Olga s'est montrée très soucieuse de nous. C'est tellement important, car tout le monde a eu une période très difficile pendant ces 6 mois, et Olga a su se réchauffer tant en paroles qu'en actes ».
« Le cours de français s'est terminé aujourd’hui. Je suis très reconnaissant aux organisateurs du cours de français pour Ukrainiens à Cité Université. C'est extrêmement utile et nous en avons vraiment besoin maintenant en France. Votre cours était très intense et incroyable. J'ai passé le mois d'août en bonne compagnie ! Je suis très contente d'avoir eu l'occasion d'assister à vos cours !!! »
Les professeures, quant à elles, se sont senties à nouveau « utiles » au cours de cette « bulle de paix et d’espoir » qui leur a rendu, même temporairement, leur vie d’avant. L’une d’elles a déclaré : « faisant moi-même partie des déplacés à cause de la guerre, je suis très reconnaissante pour cet accueil, car, durant les moments difficiles de la vie on reste très sensible à ces preuves de solidarité humaine ».
Article rédigé par Rola Khairallah, directrice de l’accompagnement de la mobilité internationale, et Jérôme Duplan, directeur de la communication de la Cité internationale universitaire de Paris